Je ne vais pas faire de grand laïus, mais je tiens à apporter quelques considérations auxquelles je tiens. Le rapport moral est l’occasion de s’interroger sur l’adéquation de nos actions aux valeurs qu’affirme l’association. De ce point de vue, nous avons vécu cette année deux séquences où nous avons été interpellés sur les objectifs et les valeurs qui nous rassemblent : les élections municipales et le mouvement contre la DSP.
Nous avons été un certain nombre tiraillés entre nos engagements vis-à-vis du COCIG et l’envie de participer aux élections municipales.
L’un d’entre nous, candidat, s’est mis honnêtement en congé de COCIG.
Le mouvement contre la DSP : il ne nous a pas surpris, mais nous ne l’avons pas prévu avec une telle ampleur, même si nous l’avons espéré.
Je ne vais pas vous rappeler le détail des interventions qui furent les nôtres sur ce dossier ; elles nous autorisent aujourd’hui à intervenir de façon reconnue. Il est par contre clair que nous ne couvrons pas tous les aspects du mouvement ou pas avec la même intensité. Nous produisons du texte, nous sommes (je suis) peu adepte des formes classiques de l’intervention politique : prises de paroles, meetings... et lorsqu’il faut agir sur le terrain , nous n’avons pas la réactivité qu’ont pu montrer nos gazelles (Zabeth et Christine mises à part). Il faut y réfléchir ensemble ; cela peut avoir des conséquences en termes d’organisation interne, de recrutement d’adhérents jeunes.
Enfin, toujours à propos de la lutte contre la DSP, sans sacrifier à mes tropismes de sociologue, je voudrais dire ceci en termes simples : nous avons vécu un vrai mouvement social qui a touché toutes les catégories sociales de l’île, qui a remué quelque chose de profond dans la représentation que les gens se font de la vie dans cet univers insulaire, qui a rapproché des milieux qui se côtoyaient peu.
Il a aussi interpellé tous ceux qui , plus ou moins engagés dans le champ social, ont été obligés de se positionner. Les clivages ont bougé et surtout, malgré les difficultés, l’île a montré un potentiel d’énergie exceptionnel.
Cette énergie, il faut la garder comme un bien précieux, ne pas la galvauder, sans non plus se l’approprier, et ceci pour servir toujours plus un réel avenir de notre île.